Un peu d’histoire

La préhistoire

C’est en 1970 qu’une dizaine de jeunes musiciens tous niveaux confondus se retrouvent régulièrement autour d’une passion commune : le désir et la volonté de pratiquer l’improvisation. A ce moment-là, s’intéresser à l’improvisation c’est se référer avant tout aux musiques d’origine afro-américaine -essentiellement le Jazz moderne, voire d’avant-garde, un peu le rock et ce qu’on nommera par la suite la fusion-, et aussi, bien sûr, à la musique indienne et à la musique arabo-persane (maqâm)(1).
En 1970 il n’existe pratiquement rien pour cette pratique musicale, ni à Genève ni non plus dans les environs proches. Pas de structure d’enseignement, pas de lieu de production, pas d’endroit de concerts, pas de locaux où répéter. Cette même année, et à l’initiative d’un professeur, le CPM met sur pied un cours de jazz traditionnel à l’adresse des clarinettistes-saxophonistes.
L’idée naît alors qu’il serait bon de se constituer en association pour pouvoir développer les outils et les moyens de cette passion collective. C’est ainsi que se constitue l’AMR, en 1973.

L’histoire

En peu de temps, l’Association trouve un lieu pour travailler collectivement la musique improvisée, puis pour développer sa propre transmission, c’est-à-dire l’enseignement : ce sont les Ateliers de l’AMR, qui sont officiellement fondés en 1975.
Dans le même mouvement, l’AMR obtient un soutien financier pour organiser quelques concerts, quelques stages, puis pour tenir une antenne permanente.
Et dans la foulée, en collaboration avec la commune de Meinier, l’AMR organise son premier festival; l’année d’après, en collaboration avec la Cité Universitaire, c’est le festival Patiño ; plus tard avec la MJC tout d’abord, puis avec le Centre de Loisirs de Carouge, l’AMR obtient des locaux de répétition et d’enseignement réguliers : elle commence à organiser des concerts chaque semaine et des jams sessions de temps à autre; deux ans plus tard, grâce à un contrat avec la salle Patiño et la Cité Universitaire, l’AMR met sur pied une programmation régulière dans une véritable salle de concerts, et créé le festival du Bois de la Bâtie -qui deviendra le festival de la Bâtie- . Enfin, en 1981 l’Association obtient son Centre Musical (Le Sud Des Alpes) qui, petit à petit, est transformé, rénové, et enfin récemment agrandi pour atteindre en 2006 l’objectif projeté en 1973.


Le Sud des Alpes

Le Centre Musical (Sud des Alpes) est pour une fois, et pleinement, un centre dédié à la musique et géré par des musiciens. C’est tout à la fois un endroit de production (organisation de concerts, régionaux et internationaux)(2), un lieu de rencontre et de travail pour les musiciens (travail individuel et collectif, répétitions, travail instrumental, travail d’orchestre), et enfin un lieu d’enseignement : c’est là que se donnent les ateliers de l’AMR.
Cette organisation triptyque, malgré les difficultés administratives qu’elle provoque parfois, a été pensée et voulue par les fondateurs de l’AMR. C’était pour eux l’outil à privilégier pour le développement et la diffusion de cette pratique artistique : réunir les trois pôles de la création en un même lieu, autour des mêmes gens, et dans le même but.

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1) C’est au sein de l’AMR que se constituent les Ateliers d’Ethnomusicologie (ADEM), dont ils ne s’émancipent qu’en 1983.


(2) L’AMR organise désormais de deux à trois concerts par semaine dans le Centre Musical et deux jam sessions ; elle organise également le Festival de l’AMR (Alhambra), la fête de l’AMR aux Cropettes (Parc des Cropettes) et collabore à d’autres programmations, en partenariat avec des acteurs locaux, nationaux, transfrontaliers et internationaux. Il y a environ 1000 membres au sein de l’association.